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la faim se signale à Duékoué
La famine a commencé à faire des victimes. Selon des habitants retranchés à la mission catholique où sont recencées plus de 15 000 déplacés, 02 personnes sont mortes de faim. Des miliciens affamés qui ont tenté de piller les quelques magasins restant dans la ville ont essuyé les tirs des forces de sécurité. 06 corps de miliciens ont été retrouvés le jeudi.
« Les protagonistes sont obligés d’accepter le cessez-le-feu demandé et imposé par les forces de défense et de sécurité », indique un habitant de la cité du Guémon.
La famine a vite fait de s’emparer de la population de Duékoué qui depuis 05 jours vit un conflit interethnique d’une violence extrême. Si le calme est revenu grâce à une médiation engagée par le Capitaine Gossé Zadi alias Yabayo, responsable des opérations militaires des forces de défense et de sécurité à Duékoué, les populations ne sont pas à l’abri des peines liées à la crise.
Ce dernier souligne par ailleurs que c’est seulement au quartier Kôkôma, majoritairement habité par des allogènes que l’on peut trouver des vivres. « Il y a un petit marché qui est approvisionné par les villages non loin de là » a-t-il ajouté.
De leur côtés, les forces de défense et de sécurité ne sont pas à l’abri des difficultés.
« Nous sommes obligés de nous rendre à Guiglo pour nous approvisionner aussi bien en eau potable qu’en vivres. Tous les magasins sont fermés », relève le Capitaine Yabayo.
La rumeur fait état de ce que l’eau de la SODECI aurait été empoisonnée, une information que dément l’officier des FANCI, qui met cela au compte d’une panne technique. Approché, le coordonnateur de la SODECI, Traoré Mamadou a indiqué que la station est arrêtée depuis lundi, jour de déclenchement du conflit.
« Nous avons arrêté la station à cause d’un problème d’électricité, avec l’insécurité, il nous est impossible d’intervenir. Surtout qu’un de nos agents journaliers a été tué froidement qui ont saccagé et pillé le domicile de notre agent de production. Tous les autres membres du personnel de la SODECI ont quitté la ville. Avec l’accalmie, le directeur régional doit se rendre ce vendredi à Duékoué pour faire l’état des lieux», explique-t-il.
Depuis l’après midi du jeudi, la circulation a repris timidement dans la ville.
Les nombreux véhicules stationnés à Logoualé et Quèsaco depuis lundi peuvent poursuivre leur trajet. Le Capitaine Gossé Zadi, vu comme le sauveur par les populations de Duékoué a rassure :
« Nos hommes contrôlent la situation et ce, dans un bon état d’esprit. Les populations peuvent vaquer tranquillement à leurs occupations. Nous maintenons la vigilance ».
Ce vendredi, le capitaine Yabayo et une vingtaine de ses hommes ont investi les quartiers encore habités pour sensibiliser les populations et les rassurer sur leur volonté et leur détermination à assurer la sécurité des personnes et leurs biens.
SOS populations affamées à Duékoué
La situation humanitaire devient très préoccupante à Duékoué depuis l’éclatement du conflit interethnique. Le marché et les magasins ayant été incendiés, les populations sont confrontées à une grave famine. Il n’y a pas de vivres dans la ville. Pas d’eau potable. Les risques d’épidémie se signalent. Les uns et les autres sont obligés de fuir la ville dans le souci de trouver de la nourriture ailleurs.
Kindo O.