Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Ehud Barak disloque le parti travailliste


Cynisme politique, opportunisme effronté ou manœuvre brillante ? La classe politique israélienne ne sait comment définir le dernier coup de théâtre du ministre de la Défense Ehud Barak avec l’appui de son fidèle allié Binyamin Netanyahu. Personne n’avait imaginé jusqu’à ce matin que Barak et quatre autres élus du parti travailliste feraient scission et fonderaient une nouvelle formation politique du nom de Astmaout (Indépendance). L’ancien leader travailliste et ses sbires, lors d’une conférence de presse à la Knesset ce lundi, se sont déclarés las des menaces permanentes de leurs collègues de quitter le gouvernement. Persuadés de leur mission inestimable et irremplaçable dans l’actuelle coalition gouvernementale, ils décident de disloquer le parti fondateur de l’Etat d’Israël tout en assurant qu’ils en sont les véritables continuateurs.

Ehud Barak claque la porte avec le ministre de l’Agriculture Shalom Simhon, le vice-ministre de la Défende Matan Vilnaï et les députés Orit Noked et Einat Wilf, dont la seule proposition concrète depuis son arrivée au parlement fut de proposer de décrocher le portrait d’Itzhak Rabin dans la salle de réunion des travaillistes. Pas plus que Ehud Barak, les autres séparatistes n’ont véritablement d’avenir politique. Cette scission comme la création d’une nouvelle formation a pour but de gagner du temps et de permettre à Ehud Barak de rester ministre de la Défense. Cette manœuvre a été savamment manigancée avec Netanyahu lui-même qui est le grand gagnant de cette liquidation fin de saison. Il s’assure d’une coalition, certes plus étroite, mais beaucoup plus stable. Les deux hommes ont le même intérêt : rester le plus longtemps au pouvoir. Le processus de paix inexistant était en épée de Damoclès sur leur tête. Pour l’heure, ils l’ont écarté.

Ehud Barak veut gagner du temps car il sait que la réalité politique israélienne est fluctuante. Il est conscient de son immense impopularité, y compris dans les milieux militaires, et espère qu’une nouvelle donne lui permettra de rebondir. Lors de sa conférence de presse, Barak s’est comparé à David Ben Gourion qui avait quitté le Mapaï pour fonder Rafi et à Ariel Sharon qui avait abandonné le Likoud pour Kadima. La différence entre eux et l’ex-leader travailliste est limpide : tous deux avaient une vision et un programme politiques. Barak n’a rien à proposer d’alternatif.

Les 8 membres travaillistes restants ne cachent pas leur colère. Après avoir détruit à petit feu le parti, Barak quitte le navire en plein dérive en laissant des dettes. Leur avenir est bien sombre et les chances de rétablissement d’une force travailliste au sein de l’opinion publique sont très faibles. Les trois ministres travaillistes ont annoncé aujourd’hui leur démission du gouvernement en espérant sauver les meubles. Il y a fort à parier que la majorité de l’électorat travailliste ne les soutiendra pas lors du prochain scrutin.

Tag(s) : #Documents
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :